Résumé :
La ligne générale est un film témoin de son époque, un film de propagande à regarder comme un document d’histoire. L’œuvre est réalisée par le grand réalisateur soviétique Eisenstein, pour les besoin du Parti communiste soviétique en 1929. Il présente une communauté de villageois dans une campagne reculée d’URSS qui reprend espoir face aux difficultés rencontrées grâce à la mise en place de la collectivisation de leurs terres.
Extrait :
Niveaux :
- Classe de 3e / Histoire / Thème 1: L’Europe, un théâtre majeur des guerres totales (1914-1945), Séquence « Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres »
- Classe de Terminale / Histoire / Thème 1: Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde Guerre mondiale (1929-1945), Chapitre 2 « Les régimes totalitaires »
Notre avis :
La ligne générale est un vrai document d’histoire. Il donne à voir de façon très claire l’idéologie stalinienne sur un point essentiel : la collectivisation.
Ce film de propagande de plus de deux heures est réalisé en 1929, au moment même où Staline annonce le « Grand tournant » de l’URSS, c’est-à-dire la mise en place de la vaste politique de collectivisation dans toutes les campagnes d’URSS.
Une œuvre sur commande certes mais dotée d’une grande qualité artistique : le film développe de grandes scènes à l’esthétique très travaillée, réunissant de nombreux acteurs et présentant des mouvements alors uniques dans le cinéma de l’époque (la réalisation a bénéficié de moyens financiers très importants).
De longues scènes abordent et glorifient la création d’un bâtiment de kolkhoze, les valeurs d’entraide et de coopération entre agriculteurs, le travail dans les champs facilité par un outillage moderne, la destruction dans la joie des clôtures symboles de propriété privée.
Le lien avec le développement de l’industrie (programmé par ailleurs par le Parti communiste dans ses plans quinquennaux) est évoqué sans détour : les usines fournissent des tracteurs et moissonneuses qui rendent la vie des agriculteurs plus simple.
Le film développe a contrario une critique très claire et pédagogique du modèle jugé ancien fondé sur le profit, la concurrence et la propriété privée à travers une famille d’agriculteurs gras et mesquins qui finissent par sombrer dans la ruine.